Un genou dans les choux: Chronique d'un DIDT

Nuit pénible. Début des anticoagulants (dans la cuisse) en début de nuit puis défilé régulier pour changer la perf (serum phy et antalgique). Du coup le matin je suis crevé. Visite du kiné, pas de lever (massages, flexion a minima). L'anesthesie de la jambe disparait (du coup je mets quasiment 1l dans le pistolet). Quelques douleurs dans le genou.

Hmm c'est chaud... Un air tropical m'envahit sous ma couverture, soufflé par un ventilateur au pied de mon lit. Encore groggy, la diction très imparfaite, je me renseigne sur l'intervention. Succès: la rupture du ligament étant partielle, on ne m'a prélevé qu'un tendon de la patte d'oie au lieu de deux. Chic! Je regarde les tuyaux qui me relient au monde exterieur: un drain (on dit aussi redon semble t'il!) sort du genou, et une perf dans le bras. L'opération a duré 1h30. Mon anesthésie générale environ 2h30. Retour en chambre. Soleil dehors, tout va bien, aucune douleur. Le va et vient du personnel me distrait. Pas de catheter au niveau de l'aine. Pipi dans le pistolet: un peu difficile à cause de l'anesthésie qui, dixit son auteur, insensibilisera la jambe encore jusqu'à demain. Le seul truc qui m'embete encore: la perf dans le bras. On l'enlève demain...

Réveil aux aurores: pas de petit déj (jeun obligatoire au moins 8 heures avant l'intervention). Anxiolitiques (atarax) et direction la salle dite d'induction. C'est là que l'anesthesiste prépare les patients pour le bloc. Il me plante une 'voie veineuse' (reliée à rien pour l'instant): j'aime pas ça et je lui dis. Il rigole. Il est sympa et ça me détend; détente aidée par les anxyiolitiques qui commencent à faire effet. Il va m'anesthésier la jambe en injectant des produits ad hoc dans le nerf. Pour etre précis, il visualise à l'aide d'un échographe ledit nerf. Bonne nouvelle on le voit bien. Il pique et ouille! c'est pas agréable. La chochotte que je suis commence à tourner de l'oeil: je le lui dis. Très pro, il m'injecte de l'atropine dans la veine: "vous voyez l'interet de la voie veineuse!". Je retrouve mes esprits en 30 secondes et me réjouis de n'etre pas tombé dans pommes... On m'emmène au bloc. Je sens le chirurgien positionner mon genou et je m'endors paisiblement...

Grace au kiné, une semaine avant l'opération (soit presque deux mois après l'accident), je remarche bien. Afin de parfaire la préparation, je pars faire une petite rando (du plat et facile hein!) de deux heures. Pas de douleur (depuis l'accident ce genou ne m'a jamais fait vraiment mal) mais une ou deux fois j'ai la sensation que le genou se dérobe: normal sans son lca il est pas au top ce genou! Moral au beau fixe. Il fait beau, la vie est belle, dans une semaine j'ai un nouveau ligament... La veille de l'opération, je rentre à la clinique. Je me couche dans mon lit douillet (je plaisante!), sans appréhension ni médicament. Demain c'est le grand jour...

Suite à l'irm, rendez-vous est pris avec un orthopédiste. Et je découvre que dans une spécialité de la médecine (la chirurgie) et même dans une spécialité de cette spécialité (l'orthopédie) il y a encore des spécialités! Celles de mon chirurgien sont l'épaule et le genou (bien sûr) ! Lors de la consulte, pas d'appareil compliqué: en deux manipulations il confirme le diagnostic avec plus d'autorité que l'irm. Après quelques questions, il m'explique que la chirurgie est indiquée dans mon cas et d'un commun accord, nous fixons la date de l'intervention début Avril. Deux mois après l'accident. Ce délai s'explique par deux facteurs: 1) il faut que le genou ne soit plus inflammatoire (plus d'épanchement) et 2) pour rendre la rééducation post opératoire efficace, il faut remuscler le quadriceps qui "fond" dans les jpurs et les semaines qui suivent l'accident. Un super kiné me prépare (deux séances de 30' par semaine + quelques exercices à faire chez soi).

Le lendemain de la chute, on cesse de faire le malin: genou gonflé et sensation d'instabilité terrible; je n'ose plus poser me pied gauche par terre. Attelle, bequilles, voiture auto: je vais bosser. Radio: ras à part un gros épanchement qui fait dire au radiologue: "on on voit rien mais vu l'épanchement, ca sent la rupture de ligament". Irm 10 jours plus tard (obligatoire afin que la flotte de l'épanchement n'empêche pas de voir les tissus): le meme radiologue me confirme un peu gêné que bien que l'image soit pas hyper claire (il reste pas mal de flotte dans le genou) il semble bien que le ligament croisé antérieur (lca) soit rompu. Je lui demande si ça veut dire dire que la semaine au ski prévue fin Mars (dans à peine plus d'un mois) est compromise... Il croit que je veux plaisanter...

Bon je vais faire court et peu original: en faisant le cake au ski, avec des skis de locs surement pas trop bien réglés, je me suis fait mal au genou. Une bonne punition pour moi qui approche la quarantaine et qui voulait jouer dans la cour des jeunes... Pas de sensation de craquement en ce qui me concerne, juste une douleur comme un décharge dans le genou. J'ai mal, je déchausse les skis, les mets sur mon dos et quitte cette maudite piste par une route fort opportunément située juste à proximité du lieu de mon vautrage. Je marche 500m avec ma fidèle chérie, tout content de me dire: "finalement c'est rien je marche!". On est début Février 2012 à ce moment là. Je sais maintenant que côté prémonitions, je vaux pas un pet de lapin.

Bonjour à tous! Le but de ce blog est de partager mon expérience -forcément personnelle!- de réparation chirurgicale du ligament croisé antérieur de mon genou (gauche mais on s'en fiche ;) ). L'interêt étant, pour moi, un grand anxieux, de témoigner pour que d'autres grand(e)s anxieux(ses) dans une situation analogue, puissent se dire: "ah ben finalement, c'est normal ce qui m'arrive!". Je triche légèrement: je commence ce blog alors que j'ai déjà été opéré (il y a une semaine). Bonne lecture à tous!